✨Connaissez-vous la légende locale du GENTIGIGAN (« gentil-géant ») ?
« Ce conte nous indique le désir d’un gentil géant, habitant d’une grotte au sommet des monts Dore, de respirer le parfum des fleurs – ce qui était impossible vu sa taille supérieure à celle d’une maison ! Il aurait pu s’allonger pour respirer ces milliers de plantes mais sous son corps immense il les aurait écrasées. Alors, il se contentait de les admirer. Toutes étaient belles : les campanules & les gentianes, les pensées sauvages & les œillets, les primevères & les jacinthes, les boutons d’or & les pois de senteur… C’est pour les épargner qu’il ne buvait pas l’eau des sources. Le vent lui portant quelquefois leurs merveilleux parfums qu’il respirait avec délice et émotion.
Se cachant les mains pour pleurer, il ne vit pas arriver un jeune berger qui, curieux, avançai vers cette forme gigantesque nullement vue auparavant. Entre ses doigts, il aperçut de grosses larmes couler, s’écrasant avec un bruit de pluie et d’orage et l’éclaboussant. Non sans peur mais ému, le berger eut pitié du tendre géant et lui demanda pourquoi il pleurait tant. Sans succès, il frappa ensuite sur la jambe de ce dernier qui l’entrevit enfin et le porta vers son oreille. Le berger chuchota à l’intérieur pour lui proposer son aide. Surpris mais confiant, Gentigigan lui raconta ses malheurs ; l’homme lui répondit qu’il promettait de réfléchir à une solution et qu’il reviendrait le lendemain. De retour à la bergerie, il eut l’idée face à une bouteille vide : grimpant de nouveau vers la montagne du géant, il récolta les pétales de toutes les fleurs qu’il croisait et dont le parfum était le plus fort. A chaque cueillette, il refermait la bouteille pour conserver leur odeur. Une fois satisfait, il se rendit auprès du géant qui prit entre ses doigts la bouteille et inhala ses effluves. Des larmes de bonheur lui montèrent. – « Merci Berger, je t’offre en échange mon amitié » ! Dès lors, le berger rendit régulièrement visite à son nouvel ami et continua ce rituel jusqu’à la fin de ses jours.
C’est ainsi, grâce à la gentillesse d’un jeune berger pour un bon géant malheureux et sensible, que naquirent les parfums... ».
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